Bibliographie

Cette page rassemble différentes listes de ressources bibliographiques sur le mouvement low-tech avec des prismes différents. Elles ne cherchent pas à s'opposer mais à être complémentaires avec des approches différentes.

Auteurs ayant contribué à fonder le mouvement low-tech

Cette liste rassemble les essais littéraires et écrits ayant fondé le mouvement low-tech. Cette liste est incomplète et d'autres auteurs et références bibliographiques peuvent être ajoutés. Pour les identifier, la page wikipedia "Low-tech wikipedia" et le Hors-série N°6 de Socialter sont des sources pertinentes. Cette liste est également accessible sur une bibliothèque Zotero](https://www.zotero.org/groups/2923358/litterature_low-tech/library)

  • Bihouix (no date) L’Âge des low tech, Philippe Bihouix, Documents - Seuil | Editions Seuil. Disponible ici
  • Bookchin, M. (2011) Une société à refaire. Disponible ici
  • Bookchin, M. (2020) ‘Murray Bookchin’, Wikipédia. Disponible ici
  • Bookchin, M. (no date) Sociobiologie ou écologie social. Disponible ici
  • Ellul, J. (2020a) ‘Jacques Ellul’, Wikipédia. Disponible ici
  • Ellul, J. (2020b) ‘Le Système technicien’, Wikipédia. Disponible ici
  • Gerber, V. (2013) Écosociété, Murray Bookchin et l’écologie sociale. Disponible ici
  • Illich (no date) La Convivialité, Ivan Illich, Sciences humaines - Seuil. Disponible ici
  • Illich, I. (2020) ‘Ivan Illich’, Wikipédia. Disponible ici
  • Illich, I. (no date) ‘Création de La convivialité’, Wikipédia. Disponible ici
  • Jarrige, F. (2020) ‘François Jarrige’, Wikipédia. Disponible ici
  • Jarrige, F. (no date a) Face à la puissance - Une histoire des énergies alternatives à l’âge industriel JARRIGE, François JARRIGE, Alexis VRIGNON, Alexis VRIGNON. Disponible ici
  • Jarrige, F. (no date b) Technocritiques, Éditions la découverte. Disponible ici
  • Simondon, G. (2020) ‘Du mode d’existence des objets techniques’, Wikipédia. Disponible ici
  • Simondon, G. (no date) Du mode d’existence des objets techniques de Gilbert Simondon - Editions Flammarion. Disponible ici*

Le terme Low-Tech s’est construit par opposition au solutionnisme high-tech, et s’enracine dans un courant techno-critique historique. Ici, nous nous limitons à l’introduction d’auteurs techno-critiques majeurs de la littérature d’après-guerre, où dans le contexte des crises énergétiques et sociales des années 1960-70, la nature et la place de la technique dans nos sociétés sont questionnées (Socialter 2019). Les technologies souhaitables à développer sont ainsi définies comme intermédiaires par Ernst Friedrich Schumacher (Schumacher 1973), conviviales par Ivan Illich (Illich 1973), autonomes par André Gorz (Gorz 2020), libératrices par Murray Bookchin (Bookchin 1965), ou encore démocratiques par Lewis Mumford (Mumford 1963). Ces approches ont en communs de mettre en avant la petite échelle, la sobriété, le respect de l’environnement, la place de la main d’œuvre ; et soulignent surtout la non-neutralité de la technique. La Low-Tech doit aujourd’hui relever les défis de la démocratisation, notamment par rapport aux technologies appropriées ; sans tomber dans l’écueil du marché de masse par rapport à l’innovation frugale (Trompette 2020).
De nombreux auteurs s’accordent sur la difficulté de définir la démarche Low-Tech, notamment entre approche matérielle et politique, et vu l’aspect systémique dans la considération des techniques (Carrey, Lachaize, et Carbou 2020), la variété de définitions des termes « technique » et « technologie » selon les disciplines (Mateus et Roussilhe 2023) ou simplement l’hétérogénéité des points de vue au sein de ce mouvement (Tanguy, Carrière, et Laforest 2023).

Il est difficile de savoir où est utilisée pour la première fois l’expression Low-Tech. Le site internet Low-Tech Magazine lancé en 2007, définit la Low-Tech comme un état d’esprit restant critique vis-à-vis des nouvelles technologies, refusant de partir du principe qu’une nouvelle technologie est nécessairement meilleure que celle qu’elle remplace (Decker 2007). En France, l’expression devient visible il y a une dizaine d’années avec la création de l’association Low-Tech Lab en 2013 et la sortie du livre L’Âge des Low-Tech de l’ingénieur Philippe Bihouix en 2014. La Low-Tech est alors pensée comme un objet technique aux attributs reprenant ceux pensés dans les années 70 : le point de départ est un questionnement des besoins (Bihouix 2014) et les Low-Tech une réponse technique Durable (réparable, robuste, modulaire, et limitant leurs impacts écologiques, sociaux ou sociétaux sur tout leur cycle de vie), Accessible (en termes de coûts, de ressources et de savoir-faire) et Utile (réponse aux besoins de base) (Low-Tech Lab 2024). Les dispositifs conçus favorisent le développement d’une culture technique forte partagée dans les groupes sociaux. Avec le recul d’une vision systémique, les Low-Tech peuvent-être vues comme les « briques techniques élémentaires d’une société pérenne, équitable et conviviale » (Carrey, Lachaize, et Carbou 2020). En 2022, un travail de synthèse de l’ADEME présente la Low-Tech comme une démarche plutôt qu’une solution technique finale (Bonjean et al. 2022). Cette dernière étant finalement pertinente et efficace dans un contexte et pour des utilisateurs donnés, elle se doit d’être locale et favorisant l’autonomie. La démarche Low-Tech est alors garante d’une durabilité forte, de résilience collective et de transformation culturelle (Keller et Bournigal 2022). En outre, l’ADEME fait explicitement apparaître cette démarche dans ses scénarios à horizon 2050 (ADEME 2021). Le Low-Tech Lab propose une variété de ressources bibliographiques pour envisager la variété d’approche de la démarche (« Low-tech Lab – Qu’est-ce que la low-tech ? », s. d.), et a mené des travaux à l’échelle de l’habitat (Lévêque et Chabot 2020), des organisations (Mateus 2022) et des territoires (Mittelmann et al. 2025) pour incarner le concept. A l’international, des mouvements tels qu’Open-Source Ecology (« Open Source Ecology », s. d.), Appropedia (« Appropedia », s. d.) pour les technologies appropriées ou encore le Jugaad (« Jugaad » 2023) peuvent s’en rapprocher.

L’ouvrage Perspectives Low-Tech (Mateus et Roussilhe 2023) offre une prise de recul sur ces définitions. Les auteurs, partant de la définition de la démarche Low-Tech de la Fabrique Écologique (pourquoi-quoi-comment produire ?), y désignent un oubli important : qui se pose ces questions, et qui y répond ? Ils invitent ainsi à réfléchir à « comment reprendre part, collectivement et démocratiquement, à l'orientation technique de nos sociétés ? ». Concernant le triptyque utile-durable-accessible, ils soulignent que la notion d’utilité et de besoins associés est très difficile à qualifier car relative, et sans doute peu pertinente s’il s’agit de réduire nos consommations. Ils reformulent ainsi l’utilité avec la notion de suffisance, qui ne peut s’incarner que collectivement et dans le respect des limites planétaires. Ils posent ainsi la question : « Qu’est-ce qui nous suffit collectivement pour nous épanouir dans un monde contraint ? » ; et concluent à nouveau sur l’importance de la démocratie dans nos choix techniques pour y répondre.
Ainsi, la démarche Low-Tech est bien loin de la technophobie ou du low-cost avec lesquels elle est parfois confondue : elle associe aux considérations de soutenabilité et d’équité un regard critique sur nos systèmes techniques et les conditions sociales, culturelles et politiques les ayant engendrés. Au-delà d’avantages quantitatifs en termes de maîtrise de l’énergie ou d’économies, la Low-Tech peut également donner confiance en la capacité d’action citoyenne, offrir des moments conviviaux autour de la pratique manuelle, ou encore accompagner la présentation des enjeux énergétiques.

Si cette démarche est issue de mouvements citoyens et de leurs connaissances expérientielles, la recherche peut contribuer à son développement. La Low-Tech pénètre le milieu académique de plusieurs façons : les low-tech pour la recherche (instrumentation scientifique low-tech), la recherche sur la Low-Tech (le développement de solutions techniques), la Low-Tech pour l’enseignement ou l’enseignement sur la Low-Tech (Guimbretière et al. 2022, Martin et al. 2024). Le concept Low-Tech est lui-même objet de recherche : Tanguy et al. ont ainsi mené une revue de la littérature et des entretiens avec des acteurs du domaine pour clarifier les contours de ce concept. Elles ont ainsi dégagé 7 principes clés de la Low-tech (Tanguy, Carrière, et Laforest 2023), impliquant des changements – Techniques (avec l’économie de ressources, et l’allongement de la durée de vie) – Sociaux (avec l’appropriation, l’adéquation aux besoins) – Organisationnels (avec la dépendance au contexte, la résilience et la collaboration). Les auteurs insistent en particulier sur les principes aujourd’hui peu présents dans les discours sur la soutenabilité (e.g. l’adéquation aux besoins en fonction du contexte, l’appropriation) et qui apparaissent comme des points critiques dans le développement de la démarche.
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7 principes clés de la Low-tech. Source : Tanguy et al., tous droits réservés.

Aujourd’hui, la démarche Low-Tech est mise en avant dans des travaux de différentes disciplines : anthropologie (Grimaud, Tastevin, et Vidal 2017), ergonomie (Colin et Martin 2023), design, urbanisme (Gaillard 2023; Florentin et Ruggeri 2019; Diguet et al. 2023; Lopez et al. 2021), numérique & télécommunications (Gremillet 2023; Morgand, Emmanuelle, et Coupechoux 2021; Girard, Rio, et Couillet 2024), génie électrique (Mallard 2020; Hodencq, Guimbretiere, et Laurent 2024), sociologie (Meyer 2021; Béranger 2022), pédagogie (Almrott et al. 2025), conception (Gaultier, Masclet, et Boujut 2024) … Un premier inventaire des recherches Low-Tech, associé à des éléments de réflexions a été rédigé pour l’ADEME en 2024 (Martin, Durieux, et Colin 2024). Le forum Low-Tech Recherche Enseignement, lancé en 2020 offre un espace d’échange pour cette communauté encore récente dans le monde académique (« Forum LowTRE - Low-Tech Recherche et Enseignement » 2020).
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Exemples de travaux disciplinaires autour de la Low-Tech. Source : auteur.

Cet article est partagé sous la licence CC-BY-SA 4.0, merci de le citer comme « Revue bibliographique sur les Low-Tech, Sacha Hodencq, 2025 »

Références


Etat des lieux des low-tech

Par Emmanuel Laurent (les références de cette liste pourraient plutôt être réparties dans les autres pages du site et cette partie pourrait alors être supprimée)